RECTAFLEX, La Reflex Magica
RECTAFLEX, La Reflex Magica

Les appareils

Prototype 947

 

C'est un appareil en bois, acheté à Mr Assenza, qui a été modifié, baptisé Rectaflex par Telemaco Corsi, pour être présenté en 1947 à la foire de Milan. On ne connait qu'un seul exemplaire décrit avec précision dans le livre de Mr Marco Antonetto.

STANDARD 947 première série

 

Ce premier appreil de présérie ne semble connu que par des documents d'époque: publicité ou catalogue avec photo. C'est l'appareil qui a été présenté en 1948 à la foire de Milan. L'aspect est très proche du prototype de 1947 mais on constate l'apparition de prises de synchronisation flash en façade et le report de toutes les commandes au dessus du capot.

STANDARD 947 deuxième série

 

Evolution du précédent, l'aspect s'approche maintenant beaucoup du boîtier Rectaflex connu de tous. Le bouton de rembobinage apparait. La différence encore marquante réside dans la hauteur du capot, supérieure de quelques millimètres. D'après Marco Antonetto, beaucoup de ces appareils, dont l'obturateur est jugé peu fiable, seront convertis en Junior, appareil dépourvu de vitesses lentes et dont la vitesse d'obturateur est limitée au 1/500ème de seconde. D'autres seront modernisés ensuite avec des pièces plus récentes, ce qui est le cas de mon exemplaire.

 

Rectaflex A1000

 

Les A1000 sont les premiers modèles de série. Le capot prend sur ces exemplaires sa forme définitive qui ne sera modifiée qu'après la mise à l'écart de Telemaco Corsi et la conception de la série 40000. L'obturateur de cette série étant peu fiable, de nombreux boîties seront converts en Rectaflex Junior, limité à 1/500ème de seconde et dépourvu de vitesses lentes. Le boîtier comporte normalement un coupe film.

 

Rectaflex B2000

 

La série B2000 diffère de la précédente  par la mise en place de différentes améliorations sur le châssis en aluminium. L'appareil ne comporte plus de coupe film. La série A1000 ayant été produite jusqu'à une numérotation un peu supérieure à A2200, la série B2000 commence donc à partir de B22xx. Les appareils pour le marché US comportent un "1" avant le numéro de série: B 122xx.

 

L'appareil perd son coupe film et prend donc l'aspect  classique.

La série B2000 a toujours le même châssis que le A1000 avec l'échancrure au niveau de la bobine réceptrice

Rectaflex B3000

 

Dévoilé en septembre 1949 et produit à partir de 1950, cette série d'appareils comportera environ 1000 exemplaires. Dans cette série, un contigent sera destiné aux USA. Ces boîtiers sont identifiables par l'ajout du préfixe "1" dans la numérotation, ce qui fait apparaitre une série "13xxx".

La différence avec la série B2000 porterait sur l'amélioration du transport du film.

A cette époque, la firme Rectaflex a coopéré avec la société française OPL qui lui a fourni des optique, en témoigne cet original OPLAR 9cm qui est un unique exemplaire connu.

Rectaflex B3738 avec son objectif Angénieux 1.8/50 type S1, son pare-soleil ASVOP,

son manuel d'utilisation et un téléobjectif jusqu'alors inconnu:

l'Oplar 9cm OPL en monture spécifique Rectaflex.

Rectaflex B4000

 

A partir de 1950, cette nouvelle version est équipée d'un levier de rembobinage au dessin modernisé. Cette petit série est en fait destinée à valider les améliorations qui seront adoptées sur les prochains appareils. Le Duo-focus fait partie de ces nouveautés.

Rectaflex 16000B

 

En 1951, l'appareil bénéficie de nouvelles améliorations: la prise de synchronisation flash est à triple contact, ce qui permet d'utiliser aussi bien un flash magnésique qu'électronique. Des cordons différents sont disponibles selon le cas.

La  visée est dotée d'un cercle autour du stigmomètre et le bouton de rembobinage surmonte désormais un disque mémofilm.

Rectaflex n°16166B avec objectif Schneider Xenon 2/50mm

Cet appareil en très bel état, avec son coffret d'origine et son sac TP,

est accompagné de tous ses documents: manuel d'utilisation, carte de garantie en italien,

notice pour la synchronisation flash, film test et papier optique.

En plus, une petit carte papier enfilée sur le verrou de l'objectif indique

la manière de procéder pour le déverrouillage de la baïonnette. C'est un détail que je n'avais jamais vu.

Rectaflex 20000B

 

Fidèle à la politique d'amélioration continue, le Rectaflex est de nouveau modifié en 1952. L'obturateur est amélioré, des modifications interviennent aussi au niveau du prisme et du dépoli. La baïonnette est renforcée.

Photo publicitaire de novembre 1952

montrant un lot d'appareils

destinés au marché US.

Rectaflex 25000

 

On arrive avec la série 25000 du Rectaflex à la maturité de l'appareil. Ce modèle sera produit à environ 7000 pièces. Il est reconnaissable par la présence de seulement deux petites broches à la prise de synchronisation, le retard se réglant grâce à un levier au niveau du disque mémofilm. L'amélioration de la finition est aussi visible sur les boutons d'armement et de rembobinage qui présentent une zone périphérique chromée brillante tandis que le disque central est chromé satiné. Intérieurement, l'obturateur monte à 1/1300ème de seconde, ce qui est un record pour l'époque; certaines parties du mécanisme sont plaquées or et certains axes sont montés sur rubis. La qualité de fabriquation progresse aussi car les chromages paraissent plus résistants. La boîte de l'appareil est aussi plus luxueuse avec des teintes bleues, rouges et or.

En 1954, le tarif propose jusqu'à 14 possibilités d'optique standard!

 

La série 25000 se décompose en deux versions. La première, ci-dessus, est reconnaissable par son déclencheur cylindrique et son bouton de déverrouillage de l'objectif de petite taille.

 

 

 

 

Version du Rectaflex avec déclencheur et bouton de déverrouillage de l'objectifs fins. Ce boîtier est dans une boîte particulière qui fait office de présentoir.

Sur la seconde version, ci-dessous, on trouve un déclencheur avec repose doigt et bouton de déverrouillage de l'objectif élargi.

Une des particularités des appareils Rectaflex réside dans la personnalisation possible des gravures. Selon les pays de destination, l'importateur pouvait faire graver sa marque sur l'appareil: autour de l'oeilleton de visée et sur la plaque de base de l'obturateur. On retrouve par exemple assez souvent des appareils gravés "Télos Paris" autour de l'oeilleton.

D'autres gravures peuvent apparaitre de façon variable en rapport avec les brevets.

On retrouve aussi des différences sur la gravure du numéro de série. Sur une partie des appareils de la série 25000, elle peut être peinte en rouge.

Rectaflex n°29796 avec numéro rouge et inscription "Télos Paris"

Rectaflex Junior

 

Ces modèles simplifiés seront montés principalement à partir de boîtiers prélevés sur la série A1000 jugés peu fiables mais aussi sur des exemplaires de la série B16000. La transformation consiste à supprimer le mécanisme des vitesses lentes, à brider l'appareil à 1/500ème de seconde et à supprimer le coupe film pour les boîtiers équipés.

Rectaflex Rotor

 

 

 

 

Ce spectaculaire appareil, doté d'une tourelle permettant le montage à demeure de trois objectifs est inspiré d'un dispositif existant sur les caméras de cinéma. Il existe trois modèles différents de tourelle et trois séries d'appareils ont été produites. Le nombre total de Rectaflex Rotor produits serait de 50 à 75 exemplaires alors que 300 tourelles ont été fabriquées. Cette différence explique l'apparition de Rectaflex visiblement remontés et quelquefois regravés qui ne sont pas des originaux. L'ensemble contient normalement la poignée, sa crosse et sa sangle marquée Rectaflex. Cet appareil a fait l'objet d'une publicité mettant en scène Gina Lollobrigida et Humphrey Bogart.

Le Rectaflex Rotor pouvait aussi se présenter sans crosse. La queue d'aronde de la poignée étant alors équipée d'un cache coulissant. L'ensemble prenait ainsi place, sans démontage de la poignée, dans une mallette spécifique, seuls les objectifs longs devant être démontés.

Rectaflex Rotor n°31131 dans sa mallette spécifique

objectifs Kilfitt Makro Killar, Angénieux R11 28mm et Angénieux Y2 135mm

poids de l'ensemble: 4.4kg

Le Rectaflex 40000

 

Suite au désengagement de la CISA Viscosa, la production du Rectaflex est délocalisée en 1956 au Liechtenstein chez Contina. Elle est sensée produire des appareils Rectaflex selon les plans d'un nouveau concepteur dénommé Ferrari. La base de l'appareil reste l'excellent série 30.000, les châssis seront d'ailleurs produits en Italie au début, mais plusieurs différences apparaissent. La plus visible est l'adoption d'un prisme plus lumineux abrité par un capot à l'aspect radicalement différent, partiellement gainé. Le mirroir sera par la même occasion agrandi. Le gainage de l'appareil est aussi nouveau, l'armement s'effectue par un levier et les anneaux de courroie de cou sont maintenant fixés par deux vis. On remarque immédiatement la présence de l'emblème du Liechstenstein sur l'avant du capot du prisme. A l'arrière, l'oeilleton de visée est désormais une pièce en plastique rectangulaire. La gravure "made in Liechtenstein" apparait à droite de l'oeilleton et sous la plaque de base de l'obturateur.

Beaucoup de ces boîtiers seront livrés équipés de l'objectif 40mm Makro-Kilar Kilfitt. On le trouve plus rarement équipé de l'Angénieux 1.9/50 S1.

Rectaflex n°40255

Equipé de son Makro-Kilar Kilfitt 2.8/40mm à pré-sélection.

Plusieurs variantes de ce boîtier existent, l'une incorporant une cellule, un objectif  comprenant aussi un dispositif de mesure de la lumière est aussi créé. Malheureusement, ce boîtier original sera victime d'un défaut de conception le rendant perméable à la lumière parasite. Aucune des parties n'acceptant de financer la modification des boîtiers ou de nouvelles études, ce sera la fin du Rectaflex.

Rectaflex n°40131. Modèle classique avec objectif Schneider Xenon 1.9/50mm Automatic

Rectaflex n°40825 avec cellule intégrée.

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© Gilles Delahaye